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lundi 14 janvier 2008

15ème étape - Pays toulousain




15 - Baziège – Toulouse – Lèguevin
(Haute-Garonne)
Languedoc – Pays toulousain




La poésie de la ville
se mire
dans les yeux d'un éclusier
(Toulouse)


Ici le taureau a son saint et sa dame
Hommage des chrétiens
au vieux dieu du grand sud

La légende rapporte que la basilique Saint-Sernin (Saturnin) fut élevée là même où le saint martyr mourut en l'an 250, attaché par une corde à un taureau excité, pour avoir négligé le culte de Jupiter. Depuis Arles, jusqu'au fin fond de l'Espagne, le Camino traverse la civilisation du taureau, véritable dieu du sud de l'Europe. Depuis les gravures de cornus dans la vallée des Merveilles, en passant par les cultes tauroboliques de la religion de Mithra, apportés d'Inde par les romains, jusqu'aux corridas d'aujourd'hui, la vache et le taureau, animaux sacrés, fascinent les peuples qui les adoraient et les adorent encore volontiers de façon diverses et variées. L'une pour sa faculté nourricière, l'autre pour sa force et sa virilité. Ici à Toulouse, la valeur du taureau s'est inversée, puisqu'il est devenu instrument de supplice du premier évêque de Toulouse qui ne maîtrisait pas l'art tauromachique. Selon la légende, l'église Notre-Dame du Taur a été édifiée à l'endroit exact où le corps de saint Saturnin s'est détaché du taureau qui le traînait. Une Vierge consacrée au taureau, n'est-ce pas le summum de la récupération d'un culte païen ?


Des cryptes à reliques
ressuscite sans cesse
la vieille pensée magique



De briques et de broc
se bâtissent les mythes
dans les caves de la peur



Faisant la tournée des corps saints
les pèlerins s'approvisionnaient ici
en grosses portions d'éternité

Lieu de pèlerinage et étape majeure du pèlerinage à Saint-Jacques-de-Compostelle, la basilique Saint-Sernin de Toulouse recèle dans ses sombres cryptes un riche bazar de reliquaires contenant des restes de nombreux saints que les pèlerins se devaient de venir vénérer pour gagner leur paradis.




Qui pourtant a mieux chanté
l'amour et la vie
que ce pays du Gai Savoir ?

Parallèlement au culte morbide des reliques, l'Occitanie du XIIe siècle a inventé l'art d'aimer, le Gai Savoir. Les troubadours chantaient à Toulouse et dans tout le Languedoc les raffinements de l'amour courtois pour la femme idéalisée. Pendant que les pèlerins se mortifiaient et vénéraient les reliques des corps saints, les troubadours célébraient l'amour, dans toutes ses dimensions. Cette exaltation de la femme et de la vie fut une forme de rébellion contre ce que Nietzsche appellera plus tard les forces du ressentiment.



































1 commentaire:

Anonyme a dit…

When I originally commented I clicked the "Notify me when new comments are added" checkbox and now each time a comment is added I get four e-mails with the same
comment. Is there any way you can remove me from that service?
Thanks!